mardi 6 novembre 2018

La guerre est une ruse - Frédéric Paulin



Frédéric Paulin, auteur de romans noirs, inscrit ses histoires à l’intérieure de l’Histoire récente. 
Pour « La guerre est une ruse », citation de Mohamed Mérat à un agent de la DCRI, le 21 mars 2012, il s’agit de l’arrivée des attentats. 
Sans concession, l’écrivain prête sa plume à Tedj Benlazar, anti-héros, agent franco-algérien de la DGSE. Pour mettre en valeur ce personnage : le commandant Bellevue, pro du renseignement, le colonel Bourbia, machiavélique, de jeunes islamistes perdus, des flics et des soldats. Tout ce monde est manipulé sur l’échiquier du pouvoir. 
Les femmes, quant à elles, attendent leur frère, leur ami ou leur fiancé et comptent les morts sans toujours comprendre.

Ce roman noir, très noir, géopolitique, se trame entre 1992 (mise en place du Haut Comité d’Etat algérien) et l’attentat du RER (boulevard Saint Michel, à Paris, le 25 juillet 1995) il nous fait entrer dans cette décennie qui ravage l’Algérie, complique les relations entre la France et ce pays. 
On voit s’installer des factions qui s’affrontent, s’entremêlent parfois, jouent de multiples jeux, et une France, partagée entre la nécessité de préserver ses intérêts économiques sans oublier sa puissance coloniale d’antan.

L’écriture est extrêmement efficace, jouant sur un suspense constant, pointilleuse dans les descriptions d’interrogatoires par exemple ou les dialogues sans concession. Interrogé par Ouest France le 20 août 2018, Frédéric PAULIN dit : « Je veux retracer trente années en France, depuis les années 1990 jusqu’à l’attentat du Bataclan, pour comprendre comment le terrorisme islamique est arrivé chez nous. »


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