Je suis attirée depuis longtemps par Hildegarde von Bingen, cette abbesse allemande du XIIe siècle, mystique, visionnaire, écrivaine et musicienne.
Mais ce livre m'a d'abord déroutée avant de me séduire. Déroutée d'abord par son érudition foisonnante (10 ans de lectures, recherches, documentations) et par la mise en scène de figures peu connues, voire inconnues. Déroutée aussi ensuite par sa forme: ce n'est ni une biographie, ni une hagiographie. Il s'agit d'une oeuvre qui embrasse la création de la Genèse à l'Apocalypse et le XIIe siècle dans sa totalité. L'auteur fait littéralement revivre le Moyen-Age dans sa foi (vie des saints, croisades), sa cruauté, ses croyances, ses superstitions.
Les histoires, anecdotes, récits s'enchaînent et parfois se mélangent (au point que le lecteur s'y perd) dans une prose flamboyante qui passe de la lumière aux ténèbres, de l'horreur à la beauté, de l'épopée au lyrisme. On sent la jubilation de Léo Henry à raconter, à se replonger dans une époque de bouleversements religieux et politiques qu'il excelle à faire revivre.
C'est dans cet écrin que se trouve enchâssée la vie de Hildegarde: ses visions, ses nombreux miracles, son rayonnement, ses connaissances multiples qui reposent plus sur une osmose avec le monde et le divin que sur des études. Sont mentionnés également ses écrits transcrits par son secrétaire Volmar. Une figure fascinante.
Même si le texte est parfois abscons, même si les personnages évoqués ne sont pas toujours connus, on se laisse emporter par les récits de ce conteur exceptionnel qu'est Léo Henry.
Un grand regret cependant: 150 pages seulement pour Hildegarde sur plus de 500, c'est frustrant!
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Du même auteur, nous vous proposons également:
Guillaume le Conquérant
Rabelais
Ainsi que la lecture de la biographie de Régine Pernoud: "Hildegarde de Bingen".
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