mardi 2 novembre 2021

Un jour ce sera vide - Hugo Lindenberg


 
 
 
Un petit garçon de dix ans, le narrateur, passe ses vacances chez sa grand-mère en Normandie. Il joue sur la plage à observer et à retourner une méduse. Baptiste, un autre enfant, intrigué par ce que fait ce garçon, vient le voir et lui propose même de transpercer l’animal. Une amitié profonde se tisse petit à petit entre ces deux garçons issus d’un monde social complétement différent. 
Le narrateur partage sa chambre avec sa grand-mère qui vit dans un appartement situé dans une grande maison à quelques centaines de mètres de la plage. Une tante « monstrueuse », puant le tabac et portant des vêtements sales, les rejoint pour une partie des vacances. 
Baptiste habite une belle villa en compagnie de sa sœur et de ses parents. 
Aux yeux du narrateur, cette famille est parfaite; la mère est belle, aimable et cultivée. Le narrateur est alors invité à passer quelques nuits chez Baptiste où il découvre une mère aimante qui fait des bisous le soir au coucher. 
 
Au travers de cette rencontre fortuite et de cette vie simple, l’auteur fait évoluer la conscience de ces deux enfants. Il rend palpable les sensations physiques, émotionnelles, sentimentales que l’on peut avoir au début de l’adolescence. Il montre comment, malgré des conditions sociales très différentes, ces deux êtres progressent vers le monde des adultes et nouent entre eux une amitié qui semble indéfectible.
En plus, dans ce roman, on suit ces familles sur trois générations. Par des silences, des questions sans réponses, on aborde la guerre et ses traumatismes : la misère, les enlèvements, les incarcérations, les disparitions et les morts. 
En moins de deux cents pages, on navigue entre les sentiments, la vie matérielle toute simple, les écarts sociaux. 
L’écriture est d’une densité incroyable, puisque même les silences nous conduisent à réfléchir.
 
 
Prix du Livre Inter.
 

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