Rentrant chez lui la nuit du 24 décembre, Edouard Louis est suivi par un jeune kabyle, Reda, qu'il fera monter dans sa chambre. Après une nuit d'amour et de confidences, Reda le volera, tentera de l'étrangler, le menacera d'un pistolet et le violera.
Ce n'est pas l'histoire d'un fait divers crapuleux qui rend ce livre bouleversant, mais les conséquences du drame et la technique narrative choisie par l'auteur. Il s'agit d'une sorte d'autobiographie écrite par une tierce personne. Tout au long du roman, il rapporte le récit que sa soeur Clara transmet à son mari un an après les événements alors qu'Edouard vient seulement de se confier à elle. Edouard corrige ses propos et livre sa propre version. Deux voix qui ne parlent pas la même langue et ne reflètent pas la même culture et qui confirment la difficulté d' en finir avec Eddy Bellegueule.
La violence est omniprésente: dans le traumatisme subi, dans les souvenirs familiaux, dans la vie misérable du père de Reda, dans l'inéluctable déformation de la vérité par la parole, dans l'incompréhension de ses meilleurs amis qui le poussent à faire une déposition à la police, ce qui est contraire à son idéologie.
Edouard reste dans la contradiction et l'ambiguïté face à son agression et à son agresseur. Il analyse avec perspicacité et lucidité comment ce traumatisme l'a marqué.
Une voix qu'on n'oublie pas après avoir refermé le roman.
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En finir avec Eddy Bellegueule est aussi à la bib, notre avis est ICI.
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