mardi 2 janvier 2018

La dépossession - Rachid Boudjedra




Le narrateur nous conduit en Algérie après la seconde guerre mondiale. Le prétexte à un récit porté par une écriture très poétique est l’évocation de la corruption d’un bureaucrate. Celui-ci s’est octroyé l’atelier et l’œuvre d’Albert Marquet (grand ami de Matisse qui s’est installé en Algérie en 1927).
Cette possession usurpée de ces toiles fâche le personnage principal et narrateur. Atteint d’une grande obésité à l’adolescence, il se raccroche à deux toiles suspendues dans le bureau de son oncle, expert comptable, et pour lequel il effectue quelques travaux administratifs. Le lecteur pénètre à l’intérieur d’un tableau de Al Wacity et d’un autre peint par Albert Marquet. Ce parcours poétique accompagne le récit initiatique du narrateur et nous donne à voir la période complexe de la fin de la colonisation algérienne. Le passage à la vie adulte du narrateur conduit le lecteur jusqu’à la guerre d’Algérie. Sa vie d’homme, nous montre la fin du XXe siècle en Algérie. 

http://liseuse-hachette.fr/file/43847?fullscreen=1#epubcfi(/6/2[html-cover-page]!/4/1:0)La grande force de ce texte est de donner à voir une réalité de la colonisation puis de la décolonisation, à travers des images de la vie quotidienne, ainsi qu’à travers des portraits d’hommes et de femmes algériens. Ce texte est puissant par sa lenteur qui permet au lecteur de s’attarder aux côtés du personnage principal, lui laissant ainsi le temps de réfléchir aux implicites des phrases, autant qu’à leur immense poésie.
Ce texte, pas forcément de lecture facile au premier abord, mérite vraiment l’effort du lecteur. Il se laisse alors engloutir et savourer dans une merveilleuse promenade de l’autre côté de la Méditerranée, dans une époque, qui bien que longtemps tue dans les manuels scolaires, ne s’est pas effacée des mémoires.


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