mardi 4 juin 2019

Marcher jusqu'au soir - Lydie Salvayre



Lydie Salvayre n'est pas une inconditionnelle des musées. Loin de là! Elle les critique même sans complaisance. C'est pourquoi elle hésite avant d'accepter la proposition d'écrire un texte inspiré par une nuit d'enfermement au musée Picasso lors de l'exposition confrontant Giacometti et Picasso.
Elle apprécie Giacometti, autant l'oeuvre que le personnage dont elle loue la modestie, l'acharnement au travail, l'insatisfaction constante face à ses sculptures.
https://liseuse-hachette.fr/file/109383?fullscreen=1&editeur=Stock#epubcfi(/6/2[html-cover-page]!/4/1:0)Elle aime particulièrement la statue de L'Homme qui marche, squelettique, solitaire, courbé vers la terre, symbole de la condition humaine.
Et pourtant, l'expérience se révèle décevante. Un échec. Seule au musée, face à la statue, aucun déclic, aucune émotion, si ce n'est l'ennui et le désir de fuir.
Pourquoi?
C'est à cette interrogation qu'elle essaie de répondre avec une sincérité et une lucidité décapantes.
Est-elle "une handicapée de l'art", une "analphabète du beau" insensible devant les oeuvres d'art?
Réagit-elle ainsi par refus des snobismes culturels et des dictats de la mode?
Ou pire, la voie de la culture lui est-elle interdite en raison de ses modestes origines sociales de fille d'immigrés espagnols?
Entre déception, doute et révolte, distinguant la culture "légitime" qui permet de s'intégrer dans le milieu où elle vit et la culture "populaire" qu'elle a reçue enfant, elle s'interroge sur ce que l'art représente pour elle.
J'ai beaucoup apprécié la sincérité - parfois douloureuse - de l'auteur, affirmant sa liberté de jugement et d'écriture.


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De Lydie Salvayre, vous trouverez à la bib également:

Les Belles âmes
Pas pleurer (Prix Goncourt)
Tout homme est une nuit


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