Anas, jeune professeur de français, décide de quitter sa ville et sa compagne lorsqu'il apprend être atteint d'un cancer vraisemblablement incurable. Il veut terminer sa vie dans l'ambiance pastorale et paisible d'un petit village du Sud.
Or, c'est une forme d'enfer qu'il va rencontrer.
Il est sensible, intellectuel, cultivé et il a la peau brune (ses parents sont des immigrés espagnols). Autant de raisons de sembler différent, bizarre, donc dangereux aux habitants du village, en particulier aux quatre soûlards et au patron du "Café des sports" qui vont concentrer sur lui toute leur haine de l'Autre. Anas, c'est l'Arabe, un danger pour le village, un possible drogué, un probable djihadiste, un prédateur sexuel... dont il faut se débarrasser.
Le livre fait alterner les conversations remplies de clichés racistes, xénophobes, imprégnées des "idéaux" d'extrême-droite et, en italique, le monologue intérieur (sorte de journal) d'Anas consterné par l'incompréhension, l'hostilité et la suspicion à son égard.
C'est un roman prenant, sans illusion sur l'humanité dont on sort mal à l'aise malgré un happy end.
Il faut espérer que la vision des villageois lâches, haineux et vulgaires est caricaturale plus que réaliste...
[Lydie Salvayre transpose sa double expérience de fille d'immigrés espagnols et de malade atteinte d'un cancer.]
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