En 1978, la narratrice nommée SH par ses initiales et très proche de l'auteur, s'installe à New York pour une année, bien décidée à y écrire son premier roman. Le livre est inspiré par cette année newyorkaise.
La construction subtile de l'oeuvre superpose 3 narrations et 3 temporalités différentes (imprimées en caractères différents):
- Le Journal, retrouvé fortuitement alors qu'elle est adulte et où SH, à 23 ans, consignait les évènements de sa vie à New York: rencontres, sorties, bandes de copains, lectures, tentative de viol dont elle a failli être victime et surtout soliloques de son inquiétante et mystérieuse voisine, Lucy, dont elle perçoit les propos incohérents et violents à travers le mur de sa chambre.
- L'ébauche du roman qu'elle tente d'écrire et qui n'aboutira pas.
- Le point de vue de la narratrice sexagénaire qui, 40 ans plus tard, analyse son passé avec distance et maturité et se livre à une introspection rétrospective autant qu'à une enquête sur elle-même: comment suis-je devenue ce que je suis?
C'est une promenade constante faite d'allers-retours sur la ligne du temps. C'est aussi l'occasion pour l'auteur d'aborder ses thèmes favoris: la mémoire et ses "vérités précaires", la force de l'imagination, le pouvoir masculin humiliant et la place laissée aux femmes.
Le lecteur découvre la vie à New York dans les années 70 avec ses personnages fantasques, tels la baronne Elsa ou ses réunions aux limites de la sorcellerie avec Gérald Gardner et la religion wicca.
Ce portrait d'une écrivaine en devenir par une écrivaine reconnue est passionnant, d'une grande richesse, parfois déroutant par sa richesse même et ses nombreuses références.
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