Harriet Burden, après avoir vécu dans l'ombre de son mari, riche galeriste américain (miroir de l'auteur, épouse de Paul Auster?) décide, après la mort de ce dernier, de se réaliser en tant que plasticienne, auteur d'installations.
Après deux expos sans succès, elle choisit de présenter ses oeuvres sous des prête-noms masculins. Les deux premières tentatives sont une réussite et la confortent dans sa conviction que les femmes artistes ne sont pas perçues à leur juste valeur. Mais la 3e expérience tourne au drame, car l'artiste qu'elle choisit ne respectera pas le contrat.
Après la mort d'Harriet, un universitaire prépare un ouvrage sur elle et recueille les divers témoignages de sa famille et de ses proches, des articles de journaux et les nombreux carnets qu'elle a tenus.
A travers ce kaléidoscope, se recompose l'image d'une femme cultivée, nourrie de littérature scientifique, philosophique et psychanalytique, souvent incomprise et révoltée jusqu'à l'étouffement contre sa condition de femme. (Ne se fait-elle pas surnommer Harry?)
C'est un très beau et très émouvant portrait de femme-artiste en même temps qu'un voyage au coeur du monde artistique new-yorkais cruel et machiste.
Un roman difficile, mais d'une grande richesse où l'auteur a certainement mis beaucoup d'elle-même, choisissant peut-être, comme Harriet, de se cacher derrière son personnage. Un jeu de masques vertigineux.
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