Corentin n'est pas né sous une bonne étoile. Sa mère a tout fait pour qu'il ne voie pas le jour. Après sa naissance, il sera ballotté d'une gardienne à l'autre, avant d'être abandonné définitivement à sa grand-mère Augustine. Il découvre l'existence au milieu des Forêts puis part à la Grande Ville pour faire des études, rencontre des amis, s'étourdit de fêtes lors de réunions dans les catacombes.
Jusqu'au jour où le Chaos efface toutes traces de vie. Quand Corentin ressort au grand jour, tout est calciné, réduit à néant. Il entreprend alors un long voyage, à travers un monde détruit, dans l'espoir de retrouver les Forêts et Augustine.
Il la retrouvera ainsi que Mathilde, une amie d'enfance, qui, dans le chaos, a perdu mari et enfants. Il n'aura alors de cesse, malgré les échecs et les moments de désespoir, de survivre, de faire renaître et de reconstruire le monde.
Cette vision post-apocalyptique n'a aucune visée idéologique, écologique ou politique. On est dans le domaine du conte, d'où l'absence de réalisme et de vraisemblance. La catastrophe reste imprécise quant à son origine; "la chose", les lieux sont nommés de manière générale: les Forêts, la Grande Ville. Ce qui intéresse l'auteur n'est pas l'événement en lui-même, mais la résilience possible après une catastrophe absolue.
L'écriture est parfaitement ajustée au sujet: épurée, hachée, haletante avec des étincelles de poésie.
Sandrine Collette a l'art de peindre ce monde dévasté, anéanti, de dire le rien, le vide, l'absence.
C'est un très beau roman malgré sa noirceur.
Prix de la Closerie des Lilas.
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