Après sa trilogie En moins bien, Pas mieux et Pile entre deux, Arnaud Le Guilcher
emporte son lecteur dans un tout autre univers. Terminée l’errance de
l’adulescent qui n’en finit pas de devenir maladroitement adulte. A la place, il
propose au lecteur le personnage de Jeanyf, adolescent de 14 ans.
Né dans un village perdu, orphelin de mère, il
est devenu très tôt celui qui contient les égarements des adultes. Lorsque sa
mère meurt d’ « une grande fatigue » alors qu’il n’a que 10 ans, son
père entame, à grands coups de sculptures et de peinture, la transformation de la maison familiale en
un immense mausolée dédié à celle qu’il a aimée.
Cette année-là, Jeanyf intègre un centre de
formation pour devenir joueur de foot professionnel. Le roman s’ouvre au début
de l’été de ses 14 ans. Jeanyf a une épée de Damoclès au-dessus de la
tête : il doit mesurer 25
cm de plus à la rentrée de septembre, sinon il sera
renvoyé du centre de formation. Parallèlement, une communauté libertine
s’installe dans le village au vu et su de tous, mais sans que les villageois ne
le comprennent vraiment. Cela donne lieu à des scènes plus cocasses que
dérangeantes.
Page après page, le roman dérape. Alors que le
lecteur lit le début comme s’il était chez Signol, tout doucement mais
radicalement, il se retrouve entouré de personnages tous plus loufoques les uns
que les autres : un oncle herboriste, un maire risible, un cousin marqué
par le spiritisme, une amoureuse au comportement étonnant, jusqu’au fantôme de
la mère.
Impossible d’en raconter davantage sans en
dévoiler trop, mais ce roman procure des surprises savoureuses. L’écriture est
assez jubilatoire pour que la perte de rationalité offre plaisir et amusement.
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Nous avons bien sûr:
En moins bien
Pas mieux
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