Homer a été quitté par Emmanuelle. Sybil a été quittée par Giovanni. Giovanni et Emmanuelle sont partis ensemble vivre à Chypre.
C'est ce passé commun de trahison et d'abandon qui va rapprocher Homer et Sybil. Ils se retrouvent régulièrement pour de longs moments de conversation et de confidence. A leur insu, va naître un sentiment amoureux. Mais Homer maladroit, pudique, retarde toujours l'accomplissement de l'amour: gestes suspendus, opportunités manquées, hésitations. Le lecteur est dans une sorte de temps arrêté: structure narrative répétitive, intrigue au point mort. Les deux protagonistes connaissent néanmoins un bonheur paisible, serein, hors du temps.
Parallélement à cette relation amoureuse toute de non-dits et en velléités inassouvies, l'auteur évoque la jeunesse d'Homer: mésentente entre ses parents, souffrances d'Ana, sa mère, avide de tendresse et de communication, incomprise par son mari qui la juge irresponsable. C'est au lecteur d'en deviner l'impact sur la vie d'Homer adulte.
Aux antipodes de notre époque, toujours à la recherche de l'immédiateté, le lecteur est hypnotisé par la lenteur, la subtilité de cette relation amoureuse où le corps ne se manifeste qu'en sensations ténues d'une infinie poésie.
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