L’histoire raconte la vie de deux hommes solitaires
dans les années 2009-2010 ; ils ont pour point commun d’être exilés, d’habiter
une ville américaine (fictive), Merlow City et d’être des survivants hantés par la guerre civile du
Salvador. Dans la première partie du livre, «José Zéledon» est à la fois
chauffeur de taxi et «espion» sur le serveur d’une université. Il s’ennuie et
envisage de revenir à l’action avec «Le vieux»… Ce début de roman qui énonce
des faits et retours sur le passé au Salvador manque d’action et s’avère
mélancolique. Dans la deuxième partie,
on découvre Aragon, professeur d’espagnol (déjà un peu connu car espionné par
Zélédon) qui enquête sur l’assassinat
d’un poète salvadorien en étudiant les archives de la CIA. Le roman devient
beaucoup plus vivant et plus cru : des phrases interminables et sans
ponctuation pour décrire un personnage tourmenté, paranoïaque et obsédé sexuel.
La troisième partie, très neutre et structurée, l’épilogue intitulé «Le tireur
caché», est un rapport de police qui nous permet de comprendre le lien entre
les deux histoires. Dans l’ensemble, l’auteur doté d’un certain humour noir
nous emporte ainsi dans un récit étonnant et original. Il est sans concession
avec ses personnages et avec l’Amérique dont il dépeint l’excès de surveillance
des individus, le harcèlement sexuel et le port des armes…
Le titre du livre «Moronga» a plusieurs
sens selon les pays : l’auteur explique qu’il désigne « un
boudin » mais aussi un pénis ou bien un passage à tabac ou encore un
sobriquet pour désigner une personne de petite taille. D’ailleurs un des
personnages secondaires s‘appellent Moronga.
Spécial ! A découvrir...
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