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Entrée libre, dans la mesure des places disponibles...
L’auteur, Grégoire Delacourt, écrit une fable dont la morale pourrait
être : il faut accepter le temps qui passe en ayant de l’estime pour
soi ! Il démonte donc le rêve de toute femme qui serait de ne plus vieillir ou
plutôt le postulat fait aux femmes par la société qui les oblige à
« paraître » jeune. L’auteur, qui a été publicitaire, en profite pour
dénigrer les produits de beauté pour rester jeune et les opérations
chirurgicales à travers un personnage, Odette, la meilleure amie de Betty qui
elle, bien sûr, a peur de vieillir et de perdre « son fiancé » !
Il analyse donc ce thème de la jeunesse éternelle en étudiant de façon réaliste
les inconvénients de ne pas vieillir. Il décrit aussi de belles scènes d’amour
familial.
Raffaele, d'origine sarde, rêve, après la guerre, d'aller chercher bonheur et fortune sur le Continent. Son épouse Ester, incorrigible rêveuse insatisfaite ne cessant de rêver d'autre chose et de répéter "comment peut-on vivre dans un endroit pareil?" quittera, pleine d'espoir, le sol de la Sardaigne, pour n'avoir ensuite qu'un désir, celui d'y revenir. Seule Felicita, leur fille, héroïne solaire, éclaire de son optimisme ce roman âpre. La nature ne l'a pourtant pas spécialement gâtée. Mais cette petite "boulotte" au coeur d'or qui n'épousera jamais l'homme qu'elle aimait et qui lui a donné un enfant, qui cache les séquelles de son cancer sous un turban, sait trouver le bonheur à portée de main sans ambition délirante. Se qualifiant elle-même de "béate optimiste", elle sait évoquer les sujets dramatiques avec le sourire et ériger la bienveillance en valeur suprême.
Le lecteur sera souvent et avec plaisir proche de la
nature : Paul, le père, arboriste de renommée internationale, évoque
constamment les arbres (il a même appelé ses enfants, Linden et Tilia, nom du
tilleul dans différentes langues). L’auteur, Tatiana de Rosnay aime aussi les
arbres (voir photo en couverture) et nous fait partager ses connaissances sur
ce thème. De plus, elle a choisi pour contexte de son livre, Paris, victime
d’une crue de la Seine plus forte que celle de 1910 (une carte précise des
quartiers inondables de Paris en fin de livre). On retrouve donc des rues et
places parisiennes connues, sous l’eau, et avantage pour le lecteur, on s’y promène sans parapluie et sans se
mouiller les pieds ! Chacun pourra retrouver des souvenirs comme ceux
évoqués par le personnage principal, Linden, qui est photographe. Chaque membre
de cette famille a des secrets que cette rencontre familiale devrait permettre
ou non de révéler…
Cinquante
après, l'écrivain décide de revenir sur ces faits, pour la première
fois, et apporte son témoignage sur une période difficile à oublier.
C'est grâce à sa mémoire, l'aidant à se rappeler des auteurs qui lui
ont servi à surmonter son calvaire, notamment Régis Debray (torturé à
son tour, pour les mêmes principes, par l'armée bolivienne).
Abandonnant ici l'hymne aux plaisirs et joies simples que la vie est susceptible de nous offrir, il s'attache aux petites phrases-réflexes que nous prononçons ou entendons fréquemment prononcer. Derrière ces automatismes de langage, il débusque des intentions sans doute plus perfides et malveillantes qu'il n'y paraît de prime abord. Eh non! notre apparente sollicitude et notre compassion ne sont pas toujours innocentes!
C’est un récit sélectif de souvenirs, de moments importants mais pas
une autobiographie. Il se lit comme un roman et nous emporte vers nos propres
racines. On s’évade et on compare avec nos propres souvenirs. L’auteur, grand écrivain américain
nobélisable, tient à expliquer comment elle est devenue écrivain : elle
crée le lien entre les épisodes de sa vie et sa vocation d’écrivain. Elle sait
raconter avec pudeur et un certain
humour. Et elle n’a pas tout dit !
!!! COUP DE COEUR !!!
Sur cette île, elle va faire diverses rencontres, parfois très surprenantes, va accepter certains travaux ou missions qui se révèlent souvent une véritable aventure - sauvetage d'oiseaux mazoutés sur un îlot désert en compagnie de quelques hommes.
Après les regards, viennent les mots évidemment. Dans une vie princière on travaille peu (le prince n'est pas le roi!) alors l'auteur n'entreprend pas un livre, un vrai, mais une simple lettre. Une lettre pour décrire la jolie chose qui lui arrive ou plutôt pour la retenir dans ses mots avant qu'elle ne s'efface tout à fait. La trace d'un rien: de l'état amoureux. La naissance de ce qui serait peut-être une histoire d'amour dans la vraie vie des vrais gens et qui finirait sans doute un peu vulgairement. Mais être amoureux, n'est-ce pas noble et délicat? et c'est beau, parce que ça ne dure pas.
Cette valise est pleine de messages enflammés, de lettres de son premier mari, d'amants, de son frère qui s'est suicidé, de ses soeurs, de ses amis...
Et puis il y a l'arrivée de Lorraine qui emménage
dans une maison jusque-là abandonnée. Belle femme, la trentaine, joyeuse, sensuelle, conteuse professionnelle,
qui dégage autour d'elle un parfum de fantaisie attirante.
Travailleur acharné à
l'affût de toute idée créatrice, c'est un bourreau de travail. Il réussit ainsi
à dépasser les a priori à une époque où l'homosexualité en Angleterre n'est pas
encore admise, à traverser les années sida, période sombre, avec l'hécatombe de
ses proches. Amoureux passionné, avide de liberté, à contre-courant du
mouvement abstrait il a su faire revivre le figuratif.