La punition décrit une période macabre du Maroc contemporain, des
années soixante, quatre années après l'accession au pouvoir du roi
Hassan II. En 1965, année sinistre et lugubre, où plusieurs étudiants
vont être privés de leur liberté pour avoir osé manifester
pacifiquement pour un peu de démocratie. Leur contestation, transformée en grandes manifestations sociales, sévèrement écrasées, leur coûtera leur liberté.
En
effet,Tahar Ben Jelloun, étudiant en philosophie, faisait partie de 94
membres de mouvements étudiants qui vont être sévèrement réprimés, à
l'école militaire royale de Ahermoumou, qui s'apparente plutôt à un
bagne. Dix-neuf mois de détention, dans des conditions atrocement
inhumaines à travers un châtiment perpétré, sous la coupe du colonel
Ababou et de son homme de main, l'adjudant Akka, une énorme brute,
tortionnaires "stupides et brutaux", ayant la haine de l'écrit et de l’intellectuel. "Officiellement, nous faisions un service militaires".
Cinquante
après, l'écrivain décide de revenir sur ces faits, pour la première
fois, et apporte son témoignage sur une période difficile à oublier.
C'est grâce à sa mémoire, l'aidant à se rappeler des auteurs qui lui
ont servi à surmonter son calvaire, notamment Régis Debray (torturé à
son tour, pour les mêmes principes, par l'armée bolivienne).
"Je voulais raconter, de manière factuelle, sans fioritures, sans adjectifs, sans rien", déclare Tahar Ben Jelloun. Il voulait "raconter les choses telles qu'elles s'étaient passées à l'époque".
Un
récit autobiographique bien réussi. Il élucide une partie de la vie de
l'écrivain, celle de la jeunesse qui a marqué un tournant décisif dans
son parcours d'écrivain.
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Une vingtaine d'ouvrages de Tahar Ben Jelloun vous attend à la bib. Parmi
les plus récents:
Le Bonheur conjugal
Le Mariage de plaisir
L'Ablation
Mes contes de Perrault