Frédéric Paulin, auteur de romans noirs, inscrit ses histoires à
l’intérieure de l’Histoire récente.
Pour « La guerre est une
ruse », citation de Mohamed Mérat à un agent de la DCRI, le 21 mars
2012, il s’agit de l’arrivée des attentats.
Sans concession,
l’écrivain prête sa plume à Tedj
Benlazar, anti-héros, agent
franco-algérien de la DGSE. Pour mettre en valeur ce personnage : le
commandant Bellevue, pro du renseignement, le colonel Bourbia, machiavélique, de jeunes
islamistes perdus, des flics et des soldats. Tout ce monde est manipulé sur
l’échiquier du pouvoir.
Les femmes, quant à elles, attendent leur frère,
leur ami ou leur fiancé et comptent les morts sans toujours comprendre.
Ce roman noir, très noir, géopolitique, se trame entre 1992 (mise en place du Haut Comité d’Etat
algérien) et l’attentat du RER
(boulevard Saint Michel, à Paris, le 25
juillet 1995) il nous fait
entrer dans cette décennie qui ravage l’Algérie, complique les relations entre
la France et ce pays.
On voit
s’installer des factions qui s’affrontent,
s’entremêlent parfois, jouent de multiples jeux, et une France, partagée entre
la nécessité de préserver ses intérêts économiques sans oublier sa puissance
coloniale d’antan.
L’écriture est extrêmement efficace, jouant sur un suspense
constant, pointilleuse dans les descriptions d’interrogatoires par exemple ou
les dialogues sans concession. Interrogé par Ouest France le 20 août 2018, Frédéric
PAULIN dit : « Je veux retracer trente années en France,
depuis les années 1990 jusqu’à l’attentat du Bataclan, pour comprendre comment
le terrorisme islamique est arrivé chez nous. »