Ne vous laissez arrêter ni par les 650 pages de ce livre, ni par son prologue déroutant, vous manqueriez un chef-d'oeuvre, un superbe roman d'amour et d'amitié dans la tourmente de l'histoire d'Israël.
A travers la randonnée d'Ora (récemment séparée de son mari Ilan) et d'Avram (son amour de jeunesse traumatisé par son emprisonnement dans les geôles égyptiennes), P. Grossman rend sensible le drame de la communication entre les gens qui s'aiment. Certaines scènes sont bouleversantes: la tentative vaine d'Ilan d'entrer en communication avec son ami Avram, enfermé dans un fort qui va tomber sous les coups de l'ennemi, la révélation progressive de la paternité et le retour à la vie chez Avram... On suit avec émotion le long récit, en forme de prière, qu'Ora fait à Avram au rythme de la marche pour tenter d'évoquer les souvenirs d'Ofer (leur fils, qu'Avram n'a jamais voulu rencontrer) et de faire vivre par les mots l'image de ce fils afin d'en fixer la mémoire. Elle a fui sa demeure, refusant l'annonce de sa mort et croyant que, tant qu'elle parle de lui, rien ne peut lui arriver lors de l'opération militaire pour laquelle il s'est porté volontaire. Elle espère aussi faire découvrir Ofer à son père.
Il est impossible de résumer en quelques lignes la richesse de ce beau livre.
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Prix Médicis étranger 2011.
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Prix Médicis étranger 2011.
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