L'auteur-narrateur habitait à 8 ans un village dans les Aurès. Alors qu'il jouait avec ses camarades dans la cour de la minoterie dirigée par son père, le chauffeur arabe leur propose une escapade en camionnette dans la montagne, lieu interdit à cause des "événements". Ils acceptent. Il refuse. Ils ne reviendront jamais: tous assassinés.
L'auteur ne parviendra pas à s'en remettre. La culpabilité d'avoir échappé au destin de ses camarades le hantera toute son existence. C'est seulement 50 ans après le drame qu'il peut en parler. Après la mort des enfants, viendront les rafles punitives, la répression, la violence. Puis le retour en France, l'exil des parents, étrangers à leur terre d'accueil, leur mort, et toujours l'image obsédante de la montagne et le souvenir lancinant des petits disparus.
Ce court récit, pudique et émouvant, est un superbe roman de mémoire. Le drame algérien y est évoqué à travers un vécu personnel dans une narration ample (très longues phrases de plusieurs pages parfois) sensible et poétique qui emporte le lecteur avec la force d'une vague.
Présent et passé se mêlent et le livre se referme sur l'image de la montagne lieu de l'horreur et de la nostalgie. C'est ainsi qu'il avait commencé, enfermant l'auteur dans ce souvenir dont il a tenté de se délivrer par l'écriture.
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Du même auteur:
Les Dollars des sables
Les Quartiers d'hiver
Madame Arnoul
Renée Camps
Tout est passé si vite
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