Naïma, petite-fille d'Ali, harki kabyle, essaie de comprendre l'histoire de sa famille, de ses origines et de cette Algérie que ses grands parents ont fui en 1962. Sa seule référence, la mémoire de Yema, sa grand-mère, qui lui a raconté la saga de sa famille, sous forme d'un récit biographique, d'un destin qui n'arrête pas de partir d'errance en errance.
Les années de bonheur dans la crête de la Kabylie, ou Ali, ancien combattant avait mené une vie de notable. Cette vie qui se transforme en cauchemar, de peur et d'effroi, à partir de 1954, quand le FLN persécute les "habillés". Un départ précipité et hâtif, dans des conditions humiliantes, et l'immigration comme la seule issue de survie et pour finalement trouver une France qui ne veut pas de ces "bougnoules". Une France peu reconnaissante et pleine de dédain, le sentiment qu'éprouvera par la suite Naïma.
Hamid, le père de Naïma, racontera à sa fille, ou tout au moins ce qu'elle découvrira grâce aux récits de Yema, à quel point la famille a souffert de l'insalubrité, du manque d'hygiène et du mauvais traitement dont les nouveaux arrivants faisaient l'objet. Malgré tout, Yema voulait croire à un nouveau départ et à une vie pleine d'espoir et de promesse.
Le livre se compose de trois parties très distinctes avec une chronologie historique intelligemment conservée: "L'Algérie de papa", "La France froide" et "Paris est une fête" qui retracent avec minutie le parcours des trois générations.
L'auteur, d'origine kabyle, met la lumière sur une partie de l'histoire de France souvent méconnue, à travers un regard de fond qui tient en haleine le lecteur.
Très bon roman à la fois historique, plein de lucidité et de sensibilité.
Un roman qui ne devrait pas passer inaperçu.
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