Maria Alberta, une vieille dame aux facultés
mentales intactes mais dépendante physiquement, vit à l'hôtel « Paradis »,
EHPAD qui n'est autre, pour ses pensionnaires, que l'antichambre du non-retour.
C'est l'histoire au jour le jour de cet
établissement qui regroupe environ 70 pensionnaires tous différents par leur
personnalité, leur caractère, chacun vivant les situations avec sa propre
sensibilité et son vécu. Les comportements sont immédiatement soumis à
critiques, colportages, le petit incident prend parfois une dimension telle que
l'encadrement a parfois du mal à ramener ce petit monde à la raison.
Les coupables ? la directrice beaucoup trop
jeune, les femmes et les hommes qui assurent le quotidien. Jeunes, pourtant
dévoués, rien ne leur est épargné, la narratrice parle du « cirque Mariani » faisant allusion au turn over de ce petit
personnel mal payé, induisant l'arrivée de nouveaux bras, étrangers heureux
d'avoir un emploi.
La dure réalité est là, la photo sur le guéridon
de l'entrée traduit le remue-ménage de la nuit, une chambre vient de se
libérer... La vie reprend ses droits, certains réussissent à se rapprocher
voire s'aimer…
L'équilibre est incertain et le Covid viendra
accentuer l'isolement de l'établissement.
Formidable
histoire d'une femme diminuée, mais très lucide, qui nous enchante par ses
réflexions, quelquefois drôles, souvent poétiques, toujours étonnantes. Reste
que cette histoire nous met devant la dure réalité du vieillissement.
Prix Médicis étranger 2023
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