Mohican - Eric Fottorino

 

Brun, 76 ans, a passé toute sa vie dans sa ferme du Jura. Labourer, semer, récolter et recommencer chaque année est sa seule raison de vivre.

Mais il vient d'apprendre qu'il est malade, qu'il est atteint d'une leucémie. Il est certainement victime des produits chimiques qu'il a épandus sur ses terres pendant des années.

Mo, son fils, a choisi une agriculture raisonnée et écolo.

Les querelles entre le père et le fils pudiques et obstinés, se réduisent à un dialogue de sourds.

Avant de disparaître, pour éviter la faillite et gommer son image de pollueur, Brun décide de couvrir ses champs de gigantesques éoliennes. 

Et c'est le déluge de fer et de béton que ne peut supporter Mo, sur sa ferme. L'écosystème est brisé!...

L'auteur, avec tendresse, évoque une longue lignée d'agriculteurs, des personnages attachants: Léonce le père de Brun, Isidore le frère muet mais très présent, et Suzanne la mère de Mo disparue trop tôt d'un cancer elle aussi.

Il retrace avec habileté l'histoire de l'agriculture française, de la fin de la guerre jusqu'à nos jours, de l'optimisme à une profession en détresse, la mutation du monde agricole.

Ecriture sensible, touchante de sincérité.

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Du même auteur, nous vous proposons également:

Baisers de cinéma (Prix Femina)

Dix-sept ans

Le Dos crawlé

 

 

La muse ténébreuse de Charles Baudelaire - Raphaël Confiant

 

 

Livre intéressant, où l'on (re)découvre la vie du poète à travers ses relations tumultueuses avec sa muse, Jeanne, femme métisse (on disait "mulâtre" à cette époque) dont on ne sait le lieu de naissance réel...

On devine avec quelle intensité elle influencera Baudelaire dans ses écrits.

Le vocabulaire est châtié. On y trouve des termes qui ne sont plus usités aujourd'hui et cela ajoute du piment à la lecture.

Il faut effectivement emprunter ce livre avec l'intention d'en découvrir plus sur la vie de l'auteur des "Fleurs du mal", sinon, on risque de s'ennuyer car il y a quelques redondances...

Raphaël Confiant nous immerge dans le Paris artistique de cette époque.

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Leur domaine - Jo Nesbo

 

 

Roy et Carl vivent avec leurs parents dans une ferme retirée de Norvège près de la petite ville de OS, région aride à laquelle ils sont attachés, terre de leur enfance. Famille conventionnelle, où tout semble ordinaire, jusqu'au jour où la voiture de leurs parents bascule dans un précipice à la sortie d'un virage. Simple accident ? Le Lensmann (représentant de la loi dans le village, une sorte de garde champêtre), Olsen, est plus circonspect; il connaît ce microcosme où le non-dit, les rancoeurs entre les habitants qui se connaissent pour certains depuis les bancs d'école lui font avoir des doutes sur les circonstances réelles de l'accident. Olsen disparaît brutalement. Il sera finalement retrouvé noyé au fond du lac de la région... 

Les deux frères, malgré des caractères opposés, sont très liés, Roy, l'ainé, veille et materne son cadet, leur relation est fusionnelle, néanmoins à leur majorité ils se séparent. Roy devient mécanicien au village, Carl part étudier aux Etats-Unis. 15 ans plus tard, Carl revient au pays avec un gros projet immobilier pour son village. Les retrouvailles entre les deux frères sont chaleureuses. Les mentalités dans cette campagne n'ont pas beaucoup changé, la suspicion est toujours là. Les rumeurs et le passé ressurgissent avec leurs secrets, courent de multiples thèses sur les liens qui unissent les deux frères, de leur côté jusqu'où sont-ils prêts à aller l'un pour l'autre? L'ambiance est lourde, de Roy et Carl, on se demande quel est le plus méchant, qui est le plus cinglé. 

 

Thriller déroutant. La densité des événements et leur intensité sont au rendez-vous.

 

 

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Un jour ce sera vide - Hugo Lindenberg

 

 

 

Un petit garçon de dix ans, le narrateur, passe ses vacances chez sa grand-mère en Normandie. Il joue sur la plage à observer et à retourner une méduse. Baptiste, un autre enfant, intrigué par ce que fait ce garçon, vient le voir et lui propose même de transpercer l’animal. Une amitié profonde se tisse petit à petit entre ces deux garçons issus d’un monde social complétement différent. 

Le narrateur partage sa chambre avec sa grand-mère qui vit dans un appartement situé dans une grande maison à quelques centaines de mètres de la plage. Une tante « monstrueuse », puant le tabac et portant des vêtements sales, les rejoint pour une partie des vacances. 

Baptiste habite une belle villa en compagnie de sa sœur et de ses parents. 

Aux yeux du narrateur, cette famille est parfaite; la mère est belle, aimable et cultivée. Le narrateur est alors invité à passer quelques nuits chez Baptiste où il découvre une mère aimante qui fait des bisous le soir au coucher. 

 

Au travers de cette rencontre fortuite et de cette vie simple, l’auteur fait évoluer la conscience de ces deux enfants. Il rend palpable les sensations physiques, émotionnelles, sentimentales que l’on peut avoir au début de l’adolescence. Il montre comment, malgré des conditions sociales très différentes, ces deux êtres progressent vers le monde des adultes et nouent entre eux une amitié qui semble indéfectible.

En plus, dans ce roman, on suit ces familles sur trois générations. Par des silences, des questions sans réponses, on aborde la guerre et ses traumatismes : la misère, les enlèvements, les incarcérations, les disparitions et les morts. 

En moins de deux cents pages, on navigue entre les sentiments, la vie matérielle toute simple, les écarts sociaux. 

L’écriture est d’une densité incroyable, puisque même les silences nous conduisent à réfléchir.

 

 

Prix du Livre Inter.

 

Où vivaient les gens heureux - Joyce Maynard

 

 

 

L’histoire : Eleanor, dessinatrice de littérature jeunesse, raconte 40 ans de sa vie à partir des années 70 à nos jours dans la campagne du New Hampshire. Elle s’est mariée avec Cam, très bohème ! Ils ont eu trois enfants… Un drame survient. Comment vont-ils réagir et s’en sortir ? 

 

Ce roman décrit avec beaucoup de psychologie une femme, Eléanor qui travaille beaucoup à la maison puisqu’elle est la seule à subvenir aux besoins du foyer et s’occupe de sa famille de façon exemplaire. Et quand survient le drame, cette femme prendra des décisions parfois surprenantes que l’auteur, Joyce Maynard, explique avec subtilité mais qui peuvent rendre la lecture du roman crispante ! Les conséquences de ses choix faits par amour sont désastreuses pour elle… et pourtant tellement prévisibles! 

 

Dans le dernier chapitre, l’auteur explique le thème qu’elle a voulu développer dans cette histoire, l’importance du pardon. L’héroïne est malgré tout attachante. 

Le roman bien écrit, malgré quelques petites longueurs, se lit rapidement.

 

 

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Du même auteur, vous trouverez également à la bib:

 

De si bons amis

Long week-end

 

L'arbre ou la maison - Azouz Begag

 

 

Un livre magnifique à lire absolument à l’entrée de l’hiver. 

Deux frères adultes et orphelins, nés en France, retournent sur la terre de leurs ancêtres en Algérie. A la mort de leur père, ils ont hérité à Sétif d’une petite propriété peu à peu laissée à l’abandon et habitée par autant de chats que d’êtres humains. 

 

Il ne s’agit pas tant d’un retour que d’un voyage initiatique à travers leur enfance passée qui leur permet à tous deux d’achever leur construction d’adulte. A travers les rencontres de Samy et Azouz, surgit une galerie de portraits d’Algériens et Algériennes qui mettent en perspective des thèmes aussi divers que le rapport à la lecture ou la politique algérienne.

 

L’écriture de ce roman est aussi un voyage, tant elle est lumineuse et poétique.

 

 

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Du même auteur, nous vous proposons également:

Le Marteau pique-coeur

Mémoires au soleil

 

Revenir à toi - Léonor de Récondo

 

            !!!  COUP  DE  COEUR  !!!
 

 

 

Magdalena s’est réfugiée dans la littérature de théâtre. Elle est devenue une actrice reconnue et primée. Un jour son agent l’informe que sa mère a été retrouvée. En effet, Magdalena a vécu une petite enfance heureuse jusqu’à ce que sa mère entre dans une dépression profonde. En rentrant du collège elle apprend qu’elle est partie pour se soigner. Elle n‘entendra plus jamais parler d’elle jusqu’à ce coup de téléphone.

Commence alors le chemin des retrouvailles qui conduit à une maison éclusière délabrée où Magdalena retrouve Appollonia, sa mère complétement clochardisée. 

 

L’auteure nous livre alors une réflexion sur l’abandon, la solitude, le manque de repère maternel pour devenir une femme. Mais s'ouvre également un chemin pour la reconquête entre la mère et la fille.

 

L’écriture claire et sobre apaise les temps de désarroi, de souffrance et de misère. Des temps de respirations nous ramènent vers le théâtre par des citations d’Antigone. 

Un roman qu’on ne lâche qu’à la dernière page. 

Coup de coeur!

 

 

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Amours
Pietra viva
Point cardinal