Ce roman conduit son lecteur en Syrie, au sein d’une famille que l’on
accompagne de 1963 (naissance du narrateur) jusque dans les années 2010.
Il ne s’agit pas d’une saga, mais plutôt des rires et des larmes des
membres de cette famille. Le lecteur s’attache aux errements de l’oncle NIzar, souffre des
ruptures avec le frère Rachid, tente de comprendre le personnage ambigu de la
sœur Sawsan, juge la mère au comportement étrange.
Il est compliqué de raconter ce roman, mieux vaut le lire. L’élément
déclencheur des errements de cette famille est le départ du père qui abandonne
la mère (grande bourgeoise originaire d’Alep) avec quatre enfants, pour suivre
aux États-Unis une riche américaine.
Chacun reconnaitra dans cette famille fictionnelle un ou deux portraits de
son entourage réel. Mais l’immense attrait de ce roman ne réside pas dans l’analyse
des liens familiaux. Ce roman est passionnant parce qu’il donne à voir la ville
d’Alep dans la vie, et non à travers les images de destruction et de mort. Ou
plus exactement, à travers les cinq décennies traversées par cette famille, le
lecteur assiste à la lente montée de la dictature dans cette région du monde.
Mais le parti pris n’est pas d’offrir le prisme religieux comme angle
d’observation. L’auteur nous offre plutôt la possibilité de découvrir la vie à
Alep avant la guerre et de comprendre comment tout un peuple se retrouve pris
dans des jeux politiques qui dépassent l’individu et l’emprisonne. Chacun des
personnages offre une vision d'une forme de résistance, quelque chose de l’ordre
de la résilience plutôt que de l’héroïsme ou du politique.
Un livre à lire d’une traite pour entrer dans Alep par une autre porte que
celle des médias.
CLIQUEZ SUR LA COUVERTURE POUR LIRE UN EXTRAIT !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire