L’histoire :
Le contexte est particulier : en 1911, le « Mental Deficiency
Act » est sur le point d’être voté par le gouvernement de Churchill :
il s’agit d’un mouvement eugéniste qui préconise la stérilisation des êtres
faibles d’esprit dans le but d’éviter la décadence de la société et donc qu’ils
se reproduisent…
L’asile de
Sharston, dans un comté traditionnel d’Angleterre, le Yorkshire, abrite des
hommes et femmes séparés, les uns travaillent aux champs et les autres, confinées
à l’intérieur, se consacrent aux tâches domestiques. C’est une véritable ferme
qui assure la nourriture des malades
grâce à leur travail. Le personnel est peu sensible (et peu psychologue) sauf,
au début, le docteur Charles Fuller qui souhaite faire évoluer les malades
grâce à la musique et à la danse dans la fameuse et magnifique salle de bal occupée tous les vendredis
par les « meilleurs » d’entre les aliénés. Le lecteur suivra la vie
de quatre personnages : Ella Faye, une fileuse de la classe ouvrière, John
Mulligan, un Irlandais « mélancolique », Clem, une jeune fille riche
qui aime la lecture et ne veut pas épouser l’homme choisi par sa famille… tous médicalement et malheureusement « psychologiquement » suivis par
Charles…
Ce roman
est intéressant car Anna Hope est bien documentée sur cet asile, sur la folie et
son traitement à l’époque. En effet, c’est à partir d’une situation familiale
qu’elle s’est intéressée à ce lieu puisque son arrière-grand-père, trouvé indigent, y a été enfermé. Ce livre est bien construit
et se lit facilement : les personnages se cherchent et se battent (ou non)
pour vivre. L’environnement naturel de cet asile est très bien décrit. Le
rythme paraît lent mais l’auteur nous emporte sereinement vers un drame que
l’on pressent inexorablement. Le lecteur aura hâte de connaître la fin de
l’histoire et l’avenir de ses personnages. Ce roman rappelle « Vol
au-dessus d’un nid de coucou» dans la mesure où il dénonce la déshumanisation
dont les patients souffrent et où il critique la violence du système et le
manque de respect envers les êtres humains d’un asile qui correspond plutôt à
une prison.
Bon
roman.
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Le chagrin des vivants d'Anna Hope est également à la bib.
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