Le
narrateur nous conduit en Algérie après la seconde guerre mondiale. Le prétexte
à un récit porté par une écriture très poétique est l’évocation de la corruption
d’un bureaucrate. Celui-ci s’est octroyé l’atelier et l’œuvre d’Albert Marquet
(grand ami de Matisse qui s’est installé en Algérie en 1927).
Cette
possession usurpée de ces toiles fâche le personnage principal et narrateur. Atteint
d’une grande obésité à l’adolescence, il se raccroche à deux toiles suspendues
dans le bureau de son oncle, expert comptable, et pour lequel il effectue
quelques travaux administratifs. Le lecteur pénètre à l’intérieur d’un tableau
de Al Wacity et d’un autre peint par Albert Marquet. Ce parcours poétique
accompagne le récit initiatique du narrateur et nous donne à voir la période
complexe de la fin de la colonisation algérienne. Le passage à la vie adulte du
narrateur conduit le lecteur jusqu’à la guerre d’Algérie. Sa vie d’homme, nous
montre la fin du XXe siècle en Algérie.
La
grande force de ce texte est de donner à voir une réalité de la colonisation
puis de la décolonisation, à travers des images de la vie quotidienne, ainsi
qu’à travers des portraits d’hommes et de femmes algériens. Ce texte est
puissant par sa lenteur qui permet au lecteur de s’attarder aux côtés du
personnage principal, lui laissant ainsi le temps de réfléchir aux implicites
des phrases, autant qu’à leur immense poésie.
Ce texte, pas forcément
de lecture facile au premier abord, mérite vraiment l’effort du lecteur. Il se laisse
alors engloutir et savourer dans une merveilleuse promenade de l’autre côté de
la Méditerranée, dans une époque, qui bien que longtemps tue dans les manuels
scolaires, ne s’est pas effacée des mémoires.
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