Ce roman est une chronique
ordinaire de gens ordinaires en vacances dans une région d’Europe Centrale. L’auteur, alors âgé de 10 ans,
raconte ses vacances au bord de la Pruth, affluent du Danube qui prend sa
source en Ukraine. Au bord de ce fleuve, se trouve un
groupe d’isbas occupées l’été par des vacanciers tous de confession juive.
L’auteur nous présente donc les
habitants de ce lieu: lui-même, Erwin, enfant un peu fragile, peureux, appliqué et très attentif à ce qui
l’entoure; sa mère, sportive, maternelle,
soucieuse de procurer le bonheur autour d’elle; son père, sportif et un peu
solitaire, directeur d’une fabrique; Rosa Klein, la cartomancienne; le Docteur Ziegler; Karl Koenig, l’écrivain; la jeune femme dénommée par
l’initiale de son nom "P"; l’homme à la jambe coupée. Nous sommes en 1938 et des rumeurs
de guerre circulent. On sent venir la persécution des juifs. L’auteur l’évoque
déjà à hauteur d’enfant, en parlant du
conflit qui oppose Erwin et Piotr.
C’est une succession d’histoires courtes de deux à quatre pages qui relatent un évènement, une rencontre,
une promenade, un dîner ou un déjeuner, une séance de plage, une
randonnée à cheval, une veillée, une consultation chez le médecin ou chez la
cartomancienne… Grâce à ce procédé, le lecteur voit se tisser devant lui une immense
tapisserie représentant une partie de la
société juive d’avant la guerre de 39/45. Il oscille entre bonheur simple, judéité, peur de la discrimination et
de la guerre.
Quelques années avant de mourir,
sans dramaturgie excessive, Aharon Appelfeld nous emmène au plus profond des questions intimes de
l’humain.
J'ai adoré ce roman. Il n'a l'air de rien comme ça et finalement il est d'une profondeur extrême!
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