1985. Enclave de Ras-el-Bayada. Liban Sud. Protagonistes: deux soldats.
On pourrait s'attendre à un récit de guerre. Mais ce roman dépasse largement ce genre.
D'abord, par par sa construction classique:
unité de temps: 3 jours
unité de lieu: Ras-el-Bayada
unité d'action: attente d'un drame annoncé, comme dans la tragédie classique.
Ensuite, par la relation entre les deux protagonistes:
Belleface, rescapé de Treblinka, baroudeur, ancien de la Légion, parangon du parfait combattant, homme de guerre, mais aussi modèle d'humanité et de sagesse, dont le passé mystérieux intrigue.
Face à lui, Favrier, jeune Français, idéaliste, cherchant à donner un sens à sa vie, fasciné par Belleface.
Un rapport émouvant de père à fils s'instaure entre eux et Belleface voit en lui le fils qu'il n'a pas eu et qu'il souhaite former et protéger.
Tous deux sont chargés de la surveillance du check-point de Ras-el-Bayada constamment menacé par les attaques à la voiture piégée du Hezbollah.
Enfin, par la profondeur de la réflexion sur le sens de l'existence, sur la transmission par l'exemple entre générations, sur la fatalité de la mort, contrastant avec la splendeur et la lumière des paysages libanais.
C'est un beau roman, très prenant et qui tient le lecteur en haleine dans l'attente d'un dénouement qui ne peut être que tragique.
Prix Renaudot des lycéens.
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