Une belle lecture
surprenante.
Ce roman est inclassable,
car il conduit son lecteur entre deux eaux littéraires : l’une policière,
l’autre romanesque, avec de temps à autre des échappées dans le fantastique.
Pourtant le lecteur ne s’y perd pas. L’intrigue originale est construite autour
du personnage de Séléna, ou plus exactement autour du binôme des sœurs
Rouane : Julie et Séléna.
Un soir d’été, alors
qu’elles sont âgées respectivement de 17 et 13 ans, l’ainée se rend chez une
copine et ne reviendra que… 20 ans plus tard. Pendant ces deux décennies, la
famille se disloque et Séléna échoue à construire sa propre vie, comme si
l’absence inexpliquée de sa sœur résonnait en permanence en elle. Aussi soudainement qu’elle avait disparu,
Julie réapparait dans la vie de sa sœur.
C’est à partir de ce
tournant dans la narration, que le roman prend toute sa saveur. L’auteur, Nina
Allan, promène alors son lecteur entre trois explications aux tonalités très
différentes : l’une mortelle, la seconde sordide et la troisième plus
fantasque.
Chaque lecteur oriente
son point de vue en fonction de sa propre histoire. Si le mystère est résolu en
raisonnant à partir d’un point de vue de fratrie, il n’aura pas la même réponse
que s’il est construit en donnant foi à la fibre maternelle. Mais c’est une
troisième conclusion qui s’imposera si l’on s’attache un point de vue du père
et de sa fille ainée.
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