Philippe Forest s'empare de deux illustres figures d'Angleterre, Churchill pour l'intrigue et Shakespeare pour la forme théâtrale et pour les réflexions existentielles.
C'est un épisode très précis de la vie de Churchill dont l'auteur s'inspire. Alors qu'il va fêter ses 80 ans (retraite ou déchéance?), le Parlement anglais envoie un peintre déjà célèbre, Graham Sutherland pour faire son portrait. Portrait dont il détestera l'image qu'il renvoie de lui.
Ph. Forest imagine le dialogue entre les deux hommes lors des séances de pose: réflexions sur le pouvoir, l'art, la peinture (Churchill est peintre à ses heures). Et l'ombre d'un enfant plane sur les deux personnages, comme sur l'auteur lui-même. Ce n'est pas l'image habituelle de Churchill qu'on découvre ici. Amer, désabusé, le corps bouffi par l'abus d'alcool, de quoi reste-t-il encore maître, si ce n'est de ses chagrins?
L'oeuvre se présente comme une pièce de théâtre divisée en 4 actes avec des précisions de décors et de mise en scène. Les actes sont séparés par des intermèdes où l'auteur analyse son texte et médite sur le théâtre, image de la vie. Car pour lui, comme pour Shakespeare, la vie n'est qu'une scène de théâtre où chacun joue son rôle. Rien n'est unique, tout se répète. Comédie ou tragédie? Quelle différence au fond?
C'est un très beau livre, original par sa forme, profond par son contenu et qui laisse une impression douloureuse au lecteur.
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