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Et si vous profitiez des congés pour regarder quelques films... il y en a de tous les styles à la bib!

Et même des nouveautés!

 

 Bande annonce :

 

Deux innocents - Alice Ferney

 

 

 

Claire Bodin, mariée et mère d'un garçon, exerce comme enseignante dans une institution privée pour enfants "pas comme les autres". Nature généreuse et spontanée, elle met tout son coeur à essayer de les faire progresser. Heureuse dans son couple comme dans sa vie professionnelle, elle se contente de ce qu'elle a et mène une existence épanouie, jusqu'au jour où...

En pleine période de Me too et de parole libérée, la mère de Gabriel, un des élèves de Claire, porte plainte pour gestes inappropriés à l'égard de son fils. Elle trouve une alliée en la personne de la directrice qui n'a jamais apprécié l'empathie de Claire pour ses élèves. Tendresse et affection ne doivent pas intervenir dans la relation élèves/enseignants même si l'élève - comme l'était Gabriel - est demandeur et si la tendresse est indispensable à son épanouissement.

Le piège se referme sur Claire et menace de la broyer lorsque Gabriel se défenestre. La voici accusée d'homicide involontaire jusqu'à douter de sa propre innocence et à remettre en question ses convictions les plus profondes.

 

L'auteur propose une analyse pertinente et subtile des mécanismes psychologiques qui conduisent la directrice et la mère à s'acharner sur la présumée coupable.

C'est un bon roman, très prenant, qui interroge sur la culpabilité, l'innocence, la responsabilité, notions beaucoup plus floues qu'il n'y paraît.

 

 

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D'Alice Ferney, vous trouverez également à la bib:

Les Bourgeois

Le Règne du vivant

Cherchez la femme

Passé sous silence

Paradis conjugal

L'intimité 

Les Autres

 

Nuit, Néon - Joyce Carol Oates

 

 

Ce livre raconte 9 nouvelles, donc 9 histoires qui ont pour point commun d’être bizarres, mystérieuses avec plus ou moins de suspense. Par exemple, la première nouvelle concerne une femme qui suit en voiture une « déviation », fait une sortie de route, s’approche d’une maison, perplexe «attendant que sa vraie vie commence » puis se réveille dans une chambre inconnue… 

Ce sont des nouvelles dérangeantes qui se déroulent dans l’Amérique profonde aussi bien dans un supermarché que dans un bar, une université, un hôpital… Elles concernent surtout des femmes, de tous âges et tous milieux, plutôt solitaires. On devine une agitation intérieure, un bouillonnement, une colère parfois, en tout cas beaucoup d’émotions contenues au départ puis le personnage se lâche… et décide d’adopter une attitude surprenante ! 

 

Dès les premières lignes, on retrouve son style particulier avec des mots ou des phrases en italiques afin d’intensifier les pensées et les sentiments : en fait, le personnage se parle. 

Joyce Carol Oates est vraiment très douée pour raconter, avec en plus un certain humour, le remue-méninges des personnages, leurs pensées intimes parfois contradictoires et leurs interrogations! 

 

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Parmi les derniers livres de Joyce Carol Oates, nous vous proposons à la bib:

L'Homme sans ombre
Le Mystérieux Mr Kidder
Maudits
Mudwoman
Amours mortelles
Paysage perdu
Valet de pique
Le maître des poupées et autres histoires terrifiantes 

Un livre des martyrs américains

Femme à la fenêtre

Cardiff, près de la mer

 

Une nuit particulière - Grégoire Delacourt

 

 

Lorsque le livre commence, on peut se dire « ça ne colle pas ». 

Une femme d’âge mûr aborde un parfait inconnu dans une rue de Paris à la tombée du jour. Elle va passer la nuit à errer et lui faire des confidences intimes sur sa propre vie. 

Lui, tout aussi inconnu pour elle, va nous raconter les mêmes évènements, à sa façon, dans la deuxième partie du livre. 

 

Certes, le style de G. Delacourt est plaisant et juste, mais on n’y croit que si on est amateur du genre ou fan de cet auteur… Et pourtant, la toute fin du livre nous donne des explications évidentes, d’ordre psychologique, qui révèlent que ce livre n’est pas aussi futile qu’il en a l’air. Même, si ce n’est pas un happy-end, on révise le jugement un peu hâtif des premières pages. 

 

Un bon livre, somme toute.

 

 

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Du même auteur, nous vous proposons également:

 

Un jour viendra couleur d'orange

La Femme qui ne vieillissait pas

Danser au bord de l'abîme

Les Quatre saisons de l'été

On ne voyait que le bonheur

La Première chose qu'on regarde

La Liste de mes envies

La petite-fille - Bernhard Schlink

 

Kaspar, libraire berlinois, découvre sa femme Birgit sans vie, allongée dans la baignoire de leur appartement. Dépressive, dans un mal-être permanent, son décès est le résultat de la prise de médicaments conjuguée à l'alcool. 

Kaspa prend conscience que sa femme est restée une inconnue avec un comportement sur lequel maintenant il s'interroge. Birgit est issue de RDA; tombé amoureux, Kaspar lui fait franchir dans les années 60 la frontière entre les deux Allemagnes. 

Dans une pièce retranchée de l'appartement où son épouse avait l'habitude de se retirer, il trouve un manuscrit qui lui fait penser qu'elle portait un lourd secret. Ses recherches l'amènent à découvrir que Birgit a abandonné un bébé à la naissance, une fille en l'occurrence, qu'elle n'a jamais eu le courage de rechercher et de revoir. 

Kaspar finit par retrouver celle-ci. Mariée, elle est elle-même mère d'une jeune fille de 14ans. Le milieu familial est particulièrement marqué par la nostalgie du passé allemand, culte du 3ème Reich, volonté de rendre à l'Allemagne sa « grandeur». Kaspar s'attache après bien des difficultés à cette famille, malgré des divergences notoires au plan culturel et politique. Ainsi s'établit un dialogue, a priori impossible, entre un grand-père de l'Ouest et sa "petite-fille" de l'Est... 

 

L'Allemagne, après la réunification, reste un pays toujours divisé, économiquement, socialement et idéologiquement et c'est par le biais de ce duo improbable que Schlink réussit, de manière très romanesque, à nous le montrer avec acuité.

 

 

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Du même auteur, nous vous proposons également:

 

La Femme sur l'escalier

Le Retour

Le Week-end

Mensonges d'été

Olga

 

Crépuscule - Philippe Claudel

 

 

 

L’histoire se déroule fin 19^ème, début 20^èmesiècle, aux confins d’un « Empire » de l’Europe de l’Est dont on ne connaîtra pas le nom, dans une petite ville perdue, froide et enneigée. Le Curé Piernig est retrouvé mort, le crâne fracassé à coups de pierre ! Qui a commis ce crime ? L’enquête est menée par un duo de choc, le Policier Nourio habité par le sens du devoir mais perturbé par ses pulsions sexuelles et son adjoint bête et dévoué, Baraj qui ne vit que pour ses chiens. Dans cette ville un peu arriérée, vivent « 54 musulmans et 1354 chrétiens ». Les habitants sont surtout identifiés par leur fonction : le Médecin, le Maire, le Rapporteur de l’Administration impériale, le Maître d’école, l’Aubergiste… des hommes surtout et deux femmes, l’épouse de Nourio et une adolescente qui sera un personnage clé, Lémia qui a découvert le corps du curé. 

 

Comment vont réagir les deux communautés religieuses ? Quelle est « la vérité » ? En effet, Philippe Claudel pose des questions importantes : qu’est-ce qui fonde la vérité historique ? comment est-elle fabriquée? Dans ce roman, il montre comment certains instrumentalisent le meurtre du curé pour que des organisations s’affrontent afin d’éradiquer la communauté musulmane dont on veut se débarrasser !

L’auteur décrit bien la nature que l’on imagine comme si on était au cinéma et nous offre des portraits très caricaturaux des différentes fonctions. Certes, il détaille beaucoup pour nous présenter des tableaux comme un peintre mais il se répète. 

L’histoire démarre lentement, trop lentement, même si Nourio prévient qu’il aime prendre son temps pour enquêter… puis s’accélère un petit peu, dans la seconde moitié, sans véritable surprise sauf pour les enquêteurs (!). Nourio est constamment perturbé par ses pulsions sexuelles omniprésentes, trop répétitives aussi. 

 

Le livre est bien construit avec des passages poétiques et quelques belles réflexions sur l’humanité. Ce roman de 500 pages que Philippe Claudel dit avoir écrit pendant 9 ans est intéressant : il se lit comme un conte noir, pas seulement un petit polar, mais aussi une fable politique historique et un roman d’aventures (chasse à l’ours).

 

 

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Du même auteur, vous trouverez également à la bib:

 

L'Archipel du Chien

Au revoir Monsieur Friant (Coup de coeur!)

L'Arbre du pays Toraja

Le Paquet

Parfums (Coup de coeur!)

L'Enquête

Parle-moi d'amour (Théâtre)

Les Les Âmes grises

Le Rapport de Brodeck (Prix Goncourt des lycéens)

J'abandonne

 

Avant que le monde ne se ferme - Alain Mascaro

 

Ce premier roman, d’un auteur que peu connaissent, raconte l’épopée d’Anton, jeune tzigane dresseur de chevaux, né au début du XXème siècle. Il vit entouré des siens et traverse les pays dans un petit cirque ambulant. 

La période de la deuxième guerre mondiale va décimer toute cette communauté. L’auteur nous raconte, avec pudeur mais réalisme, la barbarie nazie et les camps dans lesquels on parquait juifs et tziganes. 

Une résilience s’opérera grâce à la volonté farouche de ce jeune Anton, seul survivant, ou presque, qui rendra hommage à tous ses morts en se plongeant dans l’eau sacrée du Gange. 

 

Malgré l’histoire, ce livre n’est pas (toujours) triste. Il nous « embarque » comme une longue traversée sur une mer bien hostile, puis vers des rivages plus cléments. 

Les victimes Tziganes de la Shoah sont peu présentes en littérature. Même si l’écriture manque parfois de « puissance », ce livre est à recommander, ne serait-ce que pour qu’il n’y ait jamais de droit à l’oubli.

 

Beau roman, on pourrait presque dire beau conte si l’horreur de la guerre n’avait pas existé. 

 

 

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